Brigade des mineurs : missions, organisation et recrutement
Cette brigade, à la fois technique et humaine, collabore étroitement avec d'autres institutions et services pour garantir la sécurité et le bien-être des enfants et adolescents. Découvrez ici son histoire, ses missions, son organisation et les modalités pour rejoindre cette unité de premier plan.

Quelle est l'histoire de la brigade des mineurs ?
De sa création aux années 60
Les origines de la brigade des mineurs remontent à 1934, une époque où la question de la protection des enfants dans la société française devient une priorité. Le 28 décembre 1934, le Conseil municipal de Paris décide d'intégrer des assistantes sociales aux services de la police afin de prendre en charge la prévention des enfants mendiants ou errants dans les rues. Ces premières assistantes sociales, au nombre de deux, commencent leur travail auprès de ces jeunes en difficulté.
Très rapidement, le nombre de ces assistantes augmente, avec deux nouvelles arrivantes en 1937, puis trois autres entre 1937 et 1941. À la fin des années 1940, elles sont au nombre de 24. Cependant, n'étant pas autorisées à exercer en tant que policières, ces femmes sont désignées sous le titre d'assistantes de police.
En 1942, les assistantes de police sont rattachées au service actif de la Direction de la Police Judiciaire, ce qui marque un tournant dans l’organisation de la protection des mineurs.
En mars 1943, ce service actif se transforme en Service Spécial de Protection des Mineurs de la Natalité, installé dans le 4ème arrondissement de Paris. Ce service est placé sous l'autorité d'un commissaire divisionnaire et d'un commissaire de police, renforçant ainsi son rôle au sein de la police judiciaire.
En 1949, pour renforcer cette mission, le service est élargi pour inclure une brigade de 26 inspecteurs. Ce service de protection des mineurs se dote alors de quatre sections distinctes : une section enquêtes, une section disparitions, une section des pièces de justice et une section voie publique.
C’est dans la période de 1958 à 1959 que les brigades de protection des mineurs telles qu'on les connaît aujourd'hui sont officiellement créées.
Des années 70 à nos jours
Au fil des années, la mission de ces brigades évolue et, dans les années 70, les brigades se concentrent de plus en plus sur les mineurs victimes de violences physiques et sexuelles, plutôt que sur les mineurs auteurs de délits. Elles mettent alors l'accent sur la protection des enfants victimes d'abus, que ce soit en milieu familial ou ailleurs. Cette évolution est marquée par une intensification de l’attention portée aux mineurs en souffrance.
En 2009, dans un souci d'élargir les missions de ces brigades et de renforcer leur efficacité, la ministre de l'Intérieur décide de donner une nouvelle orientation aux BPM. Elle estime que ces brigades, déjà performantes dans leur domaine, peuvent développer des compétences supplémentaires pour intervenir également dans les cas de violences familiales, même lorsqu’elles ne concernent pas directement des mineurs. C'est ainsi que les Brigades de Protection des Mineurs (BPM) deviennent des Brigades de Protection de la Famille (BPF).
Il est important de noter que, bien que les BPM aient été remplacées par les BPF dans la plupart des régions, la Préfecture de Paris conserve encore une brigade de protection des mineurs en activité.
En quoi consiste la brigade de protection de la famille ?
Quelles sont les missions d'une brigade des mineurs ?
Les missions de la BPM sont vastes et d’une importance capitale dans la protection des enfants et des adolescents.
- Repérer les cas de délinquance précoce : identifier les mineurs à risque de commettre des délits afin d'intervenir rapidement et prévenir la récidive.
- Protéger les mineurs des maltraitances, viols et agressions sexuelles : assurer la sécurité des jeunes victimes et mener des actions judiciaires contre les auteurs d’abus.
- Mener des enquêtes judiciaires : effectuer des investigations approfondies pour résoudre les affaires de délinquance ou de maltraitance impliquant des mineurs.
- Lutter contre les violences familiales : intervenir dans les situations de violence au sein des foyers, notamment les violences conjugales et les maltraitances sur mineurs.
- Gérer les cas de fugues de mineurs et de disparitions inquiétantes : mettre en œuvre des actions de recherche pour retrouver les mineurs disparus ou fugueurs dans les plus brefs délais.
- Agir aux côtés des partenaires institutionnels : collaborer avec les services sociaux, les associations et autres institutions pour une prise en charge globale des mineurs en difficulté.
- Lutter contre la pédopornographie sur internet : utiliser des technologies spécialisées pour détecter, identifier et poursuivre les auteurs de crimes liés à la pédopornographie en ligne.
- Soutenir les enquêteurs, conseiller et former les gendarmes des brigades territoriales : apporter une expertise en matière de violences intra-familiales et former les forces de gendarmerie sur ces enjeux.
- Renforcer d'autres unités lors de faits graves : intervenir en soutien lors de situations exceptionnelles nécessitant des compétences spécifiques liées à la protection des mineurs.
- Accompagner les victimes et leurs proches : fournir un soutien psychologique, juridique et pratique aux victimes et à leurs familles, tout au long du processus judiciaire.
Quelle est l'organisation d'une brigade de protection de la famille ?
La brigade de protection familiale est organisée en deux sections principales, chacune étant divisée en plusieurs groupes d'enquêteurs spécialisés, permettant ainsi une gestion optimale des différentes missions de protection et d'investigation.
Section intra-familiale
La section intra-familiale se compose de plusieurs groupes d'enquêteurs :
- Trois groupes d'enquête : traitant des affaires où l'infraction se déroule au sein du cercle familial ou dans des institutions.
- Un groupe pour les disparitions inquiétantes.
Section extra-familiale
La section extra-familiale se compose de plusieurs groupes d'enquêteurs :
- Trois groupes opérationnels d'enquête : spécialisés dans les affaires "contre X", où l'identité de l'auteur de l'infraction est inconnue au début de l'enquête.
- Groupe de lutte contre la traite des êtres humains : ce groupe se concentre sur les réseaux d'exploitation, notamment ceux où des mineurs sont utilisés pour commettre des vols ou d'autres crimes.
- Groupe Internet : spécialisé dans la cybercriminalité, ce groupe traite des infractions liées à l'exploitation des mineurs en ligne, comme la pédopornographie ou d'autres formes d'abus numériques.
- Groupe de lutte contre le proxénétisme des mineurs : ce groupe se charge d'identifier et de démanteler les réseaux de proxénétisme exploitant des mineurs, en menant des enquêtes sur les cas de prostitution juvénile.
- Groupes de permanence (jour et nuit) : deux groupes sont dédiés aux affaires en flagrant délit. L'un est actif pendant la journée, tandis que l'autre intervient la nuit, garantissant ainsi une réponse immédiate et efficace aux situations urgentes.

Quel est l'effectif de la brigade des mineurs ?
L'effectif au sein des BPF est un élément essentiel à leur fonctionnement, et il varie en fonction des besoins spécifiques de chaque département.
Ces brigades existent au sein des services de police et de gendarmerie, et leurs équipes sont constituées de professionnels qualifiés, incluant à la fois des policiers et des gendarmes. Un fait marquant est la prédominance féminine dans ce corps de métier.
En 2009, les BPF ont été renforcées par l'intégration de 1 400 policiers, ce qui a permis de soutenir l’extension de leurs missions et d'augmenter leur capacité à répondre aux demandes croissantes en matière de protection des mineurs et des familles.
Ainsi, chaque brigade s’adapte à la réalité de son territoire, tout en mettant l'accent sur la spécialisation et la collaboration entre les différents acteurs de la sécurité publique.
Quels sont les équipements de la brigade de protection de la famille ?
Les agents de la BPF portent généralement le même uniforme que les autres agents de policiers ou de la gendarmerie, mais leur mode de fonctionnement diffère souvent.
En effet, ces agents travaillent fréquemment en civil pour mener des investigations discrètes, suivre des suspects sans être repérés ou mettre les victimes, notamment les mineurs, dans un environnement plus apaisant lors des auditions.
Bien qu'ils partagent le même équipement et des mêmes véhicules des autres forces de l'ordre, leur spécificité réside dans l'usage d'équipements vidéo dédiés à l'enregistrement des auditions. Cette technologie permet de préserver les témoignages des mineurs et des personnes vulnérables, en évitant qu'ils n'aient à répéter plusieurs fois leurs récits traumatisants.
De plus, lors des auditions de mineurs, des objets et des jouets sont mis à leur disposition pour favoriser leur expression et alléger le processus, créant ainsi un cadre plus rassurant et adapté à leurs besoins.

Comment intégrer une brigade des mineurs ?
Pour intégrer une BPM, il est impératif d’être policier ou gendarme.
Niveau Bac
Intégrer une BPM avec un niveau bac est tout à fait possible, mais cela nécessite d'abord de réussir le concours de gardien de la paix pour la police, ou celui de sous-officier de gendarmerie pour les gendarmes. Une fois le concours réussi, il faudra suivre une formation spécialisée en école de police ou de gendarmerie, ce qui vous préparera aux exigences de ce métier exigeant.
Bien que la qualification d'officier de police judiciaire (OPJ) ne soit pas requise dès l'entrée dans la BPM, elle est un atout précieux. Un gardien de la paix ou un sous-officier peut obtenir cette qualification après quelques années d’expérience et en suivant une formation complémentaire.
Niveau Bac+3
Si vous avez un niveau d’étude bac+3, vous avez la possibilité d'intégrer directement une BPM en passant le concours d'officier de police. Cette voie permet d’accéder à des responsabilités plus élevées au sein de la police judiciaire, avec un rôle clé dans les enquêtes complexes concernant la protection des mineurs.
Niveau Bac+5
Avec un bac+5, vous avez la possibilité d’intégrer directement une BPM en passant le concours d’officier de gendarmerie ou de commissaire de police. Cette formation avancée vous permet non seulement d’accéder à des postes de haute responsabilité, mais également d'obtenir directement la qualification d'Officier de Police Judiciaire.
À noter : Si vous n’avez pas de diplôme, il est tout de même possible de rejoindre la police ou la gendarmerie. Vous pouvez commencer votre carrière en tant que policier adjoint ou cadet de la République dans la police, ou en tant que gendarme adjoint volontaire dans la gendarmerie. Par la suite, vous pourrez passer les concours en interne.
Une fois intégré au sein d’une BPM, vous devrez suivre une formation spécifique adaptée aux enjeux de ce secteur. Vous serez formé à la psychologie et au développement du mineur, aux techniques d’audition, et pourrez également suivre des modules facultatifs pour approfondir vos compétences dans des domaines complémentaires.
En ce qui concerne la rémunération des policiers et des gendarmes, elle varie en fonction du grade et de l’échelon de chaque membre de la brigade.
Les brigades de protection des mineurs jouent un rôle essentiel dans la sécurité et le bien-être des enfants et des familles en France. Elles sont composées de professionnels qualifiés qui se consacrent à la protection des mineurs victimes de violences, à la prévention de la délinquance précoce et à la lutte contre les abus familiaux. Que ce soit au sein de la police ou de la gendarmerie, les membres de ces brigades sont formés pour gérer des enquêtes sensibles et complexes.
Si vous souhaitez intégrer une brigade de protection de la famille, l'organisme EFM Fonction Publique propose plusieurs formations adaptées pour vous préparer aux concours de gendarme ou de police. Les formations vous permettront ainsi d'acquérir les compétences nécessaires pour réussir et contribuer à cette mission de protection vitale.